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Crimen Amoris

pour choeur et grand orchestre
texte de Paul Verlaine

15,00 €
Version numérique (+0,00 €) à télécharger
Version papier (+21,40 € impression et livraison ). Colissimo7-14 days aprox.
Chez BabelScores, quand vous achetez une partition, vous pouvez ensuite contacter directement le compositeur ici même !
Caractéristiques
Region
Europe
Estimated Duration
11 - 15min
Date
2023

ISMN : 979-0-2325-7683-1

Notes sur cette pièce

Commande de Radio-France pour l'Orchestre Philharmonique et le Choeur de Radio France

Matériel disponible auprès de la Bibliothèque musicale de Radio-France (Paris)

Création le 9 Février 2023 à la Philharmonie de Paris

Direction Brad Lubman

Chef du Chœur : Lionel Sow

Enregistrement Radio France (France Musique)

 

 

"C'est l'un des plus beaux poèmes de Verlaine" répond immédiatement Michèle Reverdy lorsqu'on l'interroge sur le choix de Crimen Amoris. Ce long poème, achevé en prison en 1873 et publié dans Jadis et Naguère, nécessite cependant quelques coupes pour se couler dans une œuvre d'une douzaine de minutes. Mêlant le présent et le passé, il évoque Rimbaud, "le plus beau de tous ces mauvais anges" qui met le feu à la ville.

Si la compositrice ne conserve rien du cadre oriental (la scène se déroule dans Ecbatane, de nos jours en Iran), elle s'est en revanche attachée à suivre le mouvement du poème, sensible à ses hendécasyllabes dont le rythme singulier a orienté l'écriture rythmique. Afin de préserver l'intelligibilité, le chœur chante souvent en homorythmie, tandis que l'orchestre, aux vents par trois, privilégie des couleurs assez transparentes. Cet effectif, en apparence traditionnel, accorde toutefois un rôle important à plusieurs percussions: les timbales, le xylophone, le glockenspiel, le grand tambour chinois et les crotales tibetaines  que Michèle Reverdy affectionne particulièrement.

La structure se modèle en partie sur la construction poétique, les répétitions de vers motivant le retour du même matériau. Plus encore, la musique souligne certaines images de ce tableau voluptueux et tragique. La figure de Satan va ainsi de pair avec l'écriture fuguée. Plusieurs moments passionnés jalonnent la partition, notamment lorsqu'on apprend que le plus beau des anges "avait seize ans sous sa couronne de fleurs", puis qu'il monte sur la tour "du haut palais avec une torche au poing".

Michèle Reverdy insiste sur "la fête aux sept péchés", dernier vers chanté dans un climat de violence qui signe "la fin de l'allégresse et du chant".

Hélène Cao

 

Extraits du poème de Verlaine choisis pour la musique:

Dans un palais, soie et or, dans Ectbatane,

De beaux démons, des Satans adolescents,

Au son d'une musique mahométane,

Font litière aux Sept Péchés de leurs cinq sens.

 

C'est la fête aux Sept Péchés: ô qu'elle est belle!

Tous les Désirs rayonnaient en feux brutaux;

Les Appétits, pages prompts que l'on harcèle,

Promenaient des vins roses dans des cristaux.

 

Des danses sur des rythmes d'épithalames

Bien doucement se pâmaient en long sanglots

Et de beaux chœurs de voix d'hommes et de femmes

Se déroulaient, palpitaient comme des flots

 

Or le plus beau d'entre tous ces mauvais anges

Avait seize ans sous sa couronne de fleurs.

Les bras croisés sur les colliers et les franges,

Il rêve, l'œil plein de flammes et de pleurs.

 

En vain la fête autour se faisait plus folle,

En vain les Satans, ses frères et ses sœurs,

Pour l'arracher au souci qui le désole,

L'encourageaient d'appels de bras caresseurs:

 

Il leur disait: "Ô vous, laissez-moi tranquille!"

 

Le voyez-vous sur la tour la plus céleste

Du haut palais avec une torche au poing?

 

La torche tombe de sa main éployée

Et l'incendie alors hurla s'élevant,

Querelle énorme d'aigles rouges noyée

Au remous noir de la fumée et du vent.

 

L'or fond et coule à flots et le marbre éclate;

C'est un brasier tout splendeur et tout ardeur;

La soie en courts frissons comme de l'ouate

Vole à flocons tout ardeur et tout splendeur.

 

Et les Satans mourants chantaient dans les flammes,

 

Et de beaux chœurs de voix d'hommes et de femmes

Montaient parmi l'ouragan

 

lui, les bras croisés

Les yeux au ciel où le feu monte en léchant,

Il dit tout bas une espèce de prière,

Qui va mourir dans l'allégresse du chant.

 

Il rêve

 

Il dit tout bas une espèce de prière,

Les yeux au ciel où le feu monte en léchant

...

Quand retentit un affreux coup de tonnerre,

Et c'est la fin de l'allégresse et du chant.

 

C'est la fête aux sept péchés

Instrumentation
Symphonic orchestra
Choir (SATB)
Recording
Disponible sur France Musique
Score Details
Format - A3 / Tabloid
Pages - 82


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