Cinq miniatures

De nature plutôt rêveur, aimant laisser les idées voguer, la brièveté nécessaire à ces pièces devait s’allier pour moi à un essai de clarté de forme, d’expression, de langage. À une précision penchant presque vers la légèreté.
Circonscrire un genre, immédiatement ; c’est ce que traduit chacun des titres. Chaque miniature a également sa propre direction formelle, énergétique, son propre découpage, résultant d’un accord entre intention formelle et jeu numérique, différent à chaque fois. Chaque mouvement explore aussi une possibilité harmonique d’un univers contraint par la préparation du piano, certains éléments voyageant de l’un à l’autre.
Une exception concerne le troisième mouvement : « Solitude » étant le nom d’un lieu, à la lisière de Stuttgart, où se trouve un château rococo, résidence d’artiste où je séjournais lors de l’écriture de ces pièces. J’ai été particulièrement séduit par l’épais silence de l’hiver, près de la forêt. J’ai voulu qu’un des mouvement reflète cette expérience, mélodie démesurément allongée devenant paysage. Pensant d’abord l’appeler « Plaine » ou « Forêt », j’ai finalement trouvé beaucoup plus parlant de lui donner directement le nom du lieu, allant lui-même dans le sens du silence, de l’infime rupture.
Cette pièce est dédiée aux merveilleux musiciens de l’ensemble InSoliTus.