Alliages

Alliages 

pour deux piano et percussions

la place primordiale du piano dans l'histoire occidentale et de celle des percussions dans les cultures du monde, chargent cette formation de lourds noeuds de référence. Si l'on ajoute à cela le chef d'oeuvre écrit par Bartok pour cette formation, dont il est le père, nous avons peut-être l'explication du peu de partitions dont elle bénéficie jusqu'à présent. Sans aucun doute ces aspects ne sont pas étrangers à cette volonté de m'y mesurer. Cette formation nécessite en effet, de la part du compositeur, un effort particulièrement soutenu d'appropriation du matériau. 

Sur un tout autre plan, ce quatuor a ceci de particulier qu'il se divise en deux fois deux. Cette double polarité, généralisée dans les différentes dimensions de l'écriture, est à l'origine d'une interrogation permanente sur l'organisation du matériau et sa conduite. Comment du deux naît le troisième, quand le deux retourne-t-il au un ? On songe, tout d'abord, au concept d'opposition qui, s'il est cette formidable source de prise de conscience, n'en représente pas moins son stade le plus archaïque que nos sociétés peinent à dépasser; les religions prônant quant à elles, un retour au continuum unitaire. Loin d'un discours préétabli "Alliages" se nourrira au fil de sa composition de ces interrogations et ceci au travers d'un cycle de quatre périodes qui proposeront chacune un angle d'écoute spécifique.