Eventail

Cette œuvre a été écrite pour ami flûtiste Jacques Le Trocquer. Ici aussi, tous les sons doivent être colorés de souffle, sans exception, que ce soit dans la force ou le pianissimo (et seraient mame plus proches du souffle que du son, le son pur devant être systématiquement éludé).

Cette pièce est écrite qualitativement à l'intérieur de durées chronométriques, souvent sur deux portées, le flûtiste ayant à jouer et chanter simultanément.

A l'opposé de ma précédente p i ~ce pour ftO te « N», qui requiert un

appareillage électroacoustique conséquent (des processus de réinjection, trois zones de diffusion et d'implantation du soliste), ici, la flûte reste à nu, l'amplification permettant de capter des franges d'harmoniques qui

n'apparaissent que dans la nuance la plus ténue et d'entendre le grain de très près, la monodie s'enrichit, se multiplie et se polyphonise à partir des quatre processus suivants : l'emploi de sons multiphoniques, de sons colorés, de souffle, certains sons étant joués et chantés ensemble, quelquefois des sons différents sont joués et chantés, pouvant chacun rester fixe ou bouger tour à tour. L'oeuvre est écrite en quarts de ton. Une monodie très simple s'ouvre à la polyphonie. « Tel un éventail » ou sombre dans le bruissement au bord du silence.

Paul Méfano