Allegretto : Dynamogramme

«Dynamogramme: Allegretto » (2019)

Pour ensemble amplifié et électronique

Objets hybrides, espaces multiples

Certaines de mes oeuvres récentes se fondent sur une idée élargie d’hybridation, un cadre poétique qui m’aide à créer des objets sonores et scéniques faits de composantes multiples et diversifiées. 

Priver des objets de leur contexte d’origine et les reconstituer autrement est un instrument conceptuel récurrent dont je me sers pour créer des hybrides avec des objets référencés. Ici, l’objet sonore pris en référence est le célèbre Allegretto de la 7ème Symphonie de Beethoven. 

Des bribes du morceaux ont été analysées de manière informatique pour engendrer (avec des chaines de Markov) des dérivations pouvant se rapprocher ou s’éloigner de l’original. Ces dérivations permettent de reconstituer cet objet avec une quantité de «grains » qui s’accumulent, des sons instrumentaux très courts que nous percevons comme les pixels d’une image, qui lui donnent sa définition finale. 

A cela s’ajoute un second organisme, paradoxal, qui change constamment tout en se répétant. Ces deux objets évoluent en parallèle à travers un processus qui recommence à plusieurs reprises, se comprimant à chaque fois.

« Dynamogramme: Allegretto » me donne également l’occasion d’explorer une deuxième facette des mes préoccupations du moment: la création d’espaces sonores à plusieurs dimensions. Ici, les dimensions de l’espace se multiplient : haut-parleurs et ensemble sur scène, inducteurs résonants dans des cymbales placées au milieu du public, et une myriade de petits haut-parleurs dans la salle. Plusieurs couches de contenu, et plusieurs niveaux de contenants.