Cinq Préludes au Silence

Nous ne pouvons que faiblement nous soustraire à la prégnance des sons qui nous entourent. En tous lieux, le tintamarre des bruits et des musiques incessantes nous prend d'assaut et nous assiège. Les yeux peuvent se fermer devant l'indésirable, mais « les oreilles n'ont pas de paupières» (P. Quignard), et le mouvement vers le silence est la seule alternative face à la souffrance sonore.

Ces Cinq préludes au silence, dans leur genèse reposaient sur la tentation parfois obsédante d'un silence absolu, utopique. Ils déclinent, d'une certaine façon, cinq états (affects) préliminaires au silence désiré (interrogation - désir - impatience - invocation - prière) et tentent d'ouvrir un passage, en aval de nos existences bruyantes sur la voie d'une possible conciliation avec l'absence de paroles et de bruits, dans les pas du silence.

« La musique, comme la prière, peuple l'espace vide; elle allège en cela la pesanteur du logos, desserre l'hégémonie accablante de la parole; elle empêche que l'humain nes/identifie au parlé» (V.Jankélévitch, La musique et /'ineffable).

Ces cinq pièces forment un cycle qu'il est préférable de ne pas amputer et dont il est souhaitable de respecter l'ordre.